25 avril 2024 : Journée Fufu !

Après avoir passé la journée à regarder les énervés en plaine pulvériser le record de France, il me reste un arrière goût de déception, de jalousie, d’ envie, une envie de voler quoi !

Je regarde sans conviction la météo de la semaine. Hm jeudi à l’ air pas mal entre deux journées involable…Moué on verra la veille. Mercredi ça se confirme, de l’ instabilité partout même en basse couche, pas de vent et un plafond honorable ! Par contre ça va cailler sévère. Bon c’est accessoire ça compte tenu de mon volume de vol depuis le début de l’année … Parfait pour tester mon bricolage de gants chauffants.

Banco ! Compte tenu de la suite des prévis je pose la journée, j’annule les rendez vous du boulot pour motif impérieux 😁

Je pars à la pêche aux infos auprès de quelques énervés de Grenoble. Ca semble vouloir se diriger vers le déco de Marlens. Moi je suis. Je n’ ai jamais décollé de cet endroit, mais il m ‘ a toujours fait peur de part son “faible” déniv.

Jeudi, réveil, 5h30… direction Grenoble [depuis ~Voiron] pour récupérer 3 personnes et go Marlens. 8h30 attéro. Le ciel est déjà très prometteur 🙂 . 9h30 au déco, déjà une petite dizaine se préparent… On et dans les starts !

Le temps de se poser un peu ça devient vite la cohue et l’effervescence . On se retrouve à 80 pilotes sur ce petit déco. C’ est une manche de coupe du monde ou quoi ? Le pôle France, tous les énervés en CCC de la région. Pas de doute on est au bon endroit. Tout le monde s’ active alors je fais de même. On se prépare, tout le monde a le couteau entre les dents.

L’ objectif du jour : aller découvrir le Bugey ! Je ne connais pas du tout, mais cet endroit m’ intimide de part son faible relief. Objectif utopique 200km FAI, c’ est jouable mais ne pas s’ enflammer et vacher au km 10 😅

Il faut trouver le juste milieu entre une bonne vitesse moyenne et assurer les plafs et transitions.

Les premiers énervés décollent avant 10h. Merde ça tient et ça monte ! Vous imaginez la suite. On attend gentiment notre tour avec un peu d’ appréhension. Faut pas que je fasse un tas, faut pas faire un tas. Allé Thomas ai confiance en toi !

Déco 10h20. Ça monte tout de suite. La convection est déjà bien présente, mais je prends mon temps pour être perché avant de basculer côté Meruz. Je perds déjà beaucoup de temps et les copains alors que j’ aurai pu basculer directement. Des missiles attendaient de l’ autre côté à +4,5m/s. Mes collègues en radio sont deja à la Belle Etoile…

J’ entame la transition en partant à 2400m.

Je commence déjà à avoir les doigts congelés. J’ allume mes gants, pas sur qu’ ils soient à fond. Sur le relief Dent de Cons / Belle Etoile en passant juste sous la base d un nuage, il neige 😅 Juste devant moi une Zeno2 se prend une mega fermeture et reste cravatée sur plus d’ un tiers… Vole stabilisé mais il n’ arrive pas à l’ enlever. Seule solution décro… Ça commence bien le vol. Va falloir être vif et réactif.

Bon, je suis déjà à la bourre faut pousser. Étant perché au-dessus de la crête, la descente des faces Est des Bauges est une formalité. Je ne sens plus mes doigts. En retrouvant le soleil à l Arcluzaz et en descendant, l’onglée arrive… Horrible ! je ne vais pas pouvoir subir tout le vol. Je monte mes gants à fond lorsque je retrouve mes doigts.

Le déco de Montlambert est blindé !

Je reprends le plein au Charvet. 2400 j’ entame la transition vers la Chartreuse. Ça parait tellement loin.

Évidemment je choisis mal ma ligne, et grosse descente. A 1/3 de la transition si je ne trouve rien ca ne va pas passer. Mais je ne suis pas seul. On est tout un petit groupe en perdition. L’un d entre eux trouve un thermique, on se jette dessus comme des mouches à merde, ouf ça ressort.

Arrivé au pied de la chartreuse à 1000m je prend un missile qui me propulse à 2400 en 8 minutes. J’ adore ces thermiques à enrouler a 45° 😅

Ensuite pas un virage accéléré 80% jusqu’à la Dent de Crolles.

Je reprends le plein là, et pas un virage jusqu’ au Rachais à Grenoble. Les copains sont déjà au milieu de la Chartreuse. Impossible de les rattraper.

Comme d’hab le cross en groupe se transforme en cross solitaire… Dur d’ avoir le même rythme. On est pas là pour s’ attendre non plus. Leur objectif étant un peu plus ambitieux. Au Rachais je n’ arrive pas à sortir je retourne au St Eynard pour reprendre le plein.

Le passage juste au-dessus de Chamechaude où ça monte des briques d’ habitude et aujourd’hui rien…Je ne comprends pas trop d’ où vient le vent et où est le thermique. Je me jette sur le Charmant Som où j’ ai l impression d etre un peu sous le vent.On tient la voile comme on peut et on ressort direction le Grand Som. Quand ça monte des briques forcément autour ça descend des briques. Arrivé à1400 au Grand Som, 11 minutes plus tard, 2600m en ressortant par le haut du nuage. Magnifique 😍

Direction Aiguebelette. Encore une très mauvaise ligne choisie. J’ insulte mon vario pour qu’ il arrête ce bruit irritant qui est réglé pour commencer à gueuler à -3m/s… Une Photon derrière moi choisie une meilleure ligne plus directe en plus, et ne se fait pas enterrer. C’ est tellement dur de prendre une décision d’ après son analyse.

Je raccroche sur la face sud du Beauvoir trop bas à mon goût, mais ça ressort bien. L’ idée était de traverser au-dessus du Mont Grele (Dit les grilles pains d Aiguebellette). 3 CCC prennent cette option alors je suis. Après analyse des traces des copains. Ils ont pris l’ option plaf au Beauvoir et traversée directe vers le Banchet ! Je perds encore du temps sur eux…

Je prends mon temps mais j’ assure.

Le Banchet est magique en restant haut. Plus tu montes, plus ça accélère. Je vois les 3 CCC en perdition au Nord du Banchet. Ok je temporise. Je m’arrête dans un thermique qui me replafonne à 2000m.

 

Direction vers l’ inconnue du Bugey. A cette altitude tout paraît plat dans le Bugey 😅 Il commence à être tard et une nappe nuageuse met dans la nuit le Bugey. Je sens une brise forte à certains endroits. Les thermiques sont hachés et c’ est dur de les tenir sans se faire éjecter. Une fois sorti, impossible de le retrouver et retour à la case départ. Enfin je rentre dans ma zone FAI ! 210 en bouclant. Mais il est tard, il fait nuit et je ne connais pas le coin. Je prends un dernier plaf et direction le Grand Colombier ! Par chance, la plaine porte plutôt bien.

Arrivé au Grand Colombier, je me rends compte que ca y est c est la fin, l activité thermique devient anémique 😥 Je prends ce que je peux et me jette sur le Sapenay sur la seule tache au soleil. Sous le vent je me fait aplatir jusqu’ en milieu de vallée ou je trouve un thermique salvateur, ouf ! Je rejoins Justin Puthod (une jeune machine en CCC). Ca fait un moment qu’ il est sur la crete sans réussir a sortir…Ca sent pas bon. A deux peut être que ce sera plus simple. On trouve un thermique qui nous décale dans la TMA de Genève. Heureusement, Xctrack est là pour nous le rappeler. On voit bien le sud qui nous décalle. La remontée face au vent n’ est pas facile. Il faut pousser et bien tenir la machine.

La réalité me rattrape, et forcé de réviser mon objectif. Maintenant il faut passer au-dessus du relief et se jeter de l’ autre côté. Vacher au Sapenay pour retourner à la voiture à Marlens serait la mission ! Chose faite j’ arrive à trouver un pet de mouche qui me permet de me jeter et me laisser glider le plus loin possible… Je vois Justin derrière qui se résigne à faire la même.

Très belle aventure. Premier cross de l’ année. 187km et 9h de vol. Rentré en stop, à la voiture 22h, à la maison à 0h20…