Stage cross – Un ami qui vous veut du bien – Juillet 2015

« Une des premières questions que je pose aux apprenants repose sur leurs attentes »

Dans la vraie vie, je suis formateur. Une des premières questions que je pose aux apprenants repose sur leurs attentes. Quand l’école de parapente ALTO nous fait la demande, je suis agréablement surpris. « Cela commence bien » me dis-je.

En partant pour un stage cross vous pourriez tel que nous vouloir travailler les points suivant :

  • Découverte du cross, découvrir de nouveaux horizons, quitter le bocal et pouvoir le faire en toute sécurité
  • Préparation d’itinéraire, cheminement, lecture de terrain, étude de son environnement en vol
  • Préparation météo
  • Mental, Fatigue et prise de décision, savoir quand faire demi tour, gestion du stress, me rassurer
  • Transition, optimisation, vol thermique avec objectif, améliorer ma technique, apprendre à me vacher et avec style !

Le premier jour, rendez vous à 9h pour un point météo, faire connaissance avec nos moniteurs Paul et Simon (ce dernier que nous avions rencontré au stage perf) puis direction cote 2000 pour des vols balistiques, valider quelques points technique et travailler des exercices de pilotage avant de se lancer dans le grand bain.

« On a volé et c’était bien !»

La montée ainsi que la descente en œuf sera notre seul vol de groupe de la matinée… Trop de vent pour les volatiles, les biplaces, les écoles et les locaux restent au sol. Une frustration que l’on connait trop bien !

Pour le reste du séjour nous avons eu plus de chance. On a volé, et c’était bien…

Premier grand vol :

Décollage du Belvédère à Lans-en-Vercors. C’est un site qui peut s’avérer difficile pour l’extraction, à l’image de notre Banchet « local ». Le plan de vol consiste à :

  1. Prendre de la hauteur en local avant d’effectuer une première transition, à 1700m environ, vers les crêtes en arrière plan
  2. Gratter le relief pour monter au dessus des crêtes
  3. Transiter vers un sommet, le Cornafion. Le risque est sur le passage d’une combe sous le vent du plateau du Cornafion.
  4. Faire le plein de gaz
  5. Transiter vers la vallée avant de revenir au décollage.

Premier exercice très intéressant. Il va nous permettre d’estimer notre finesse et d’évaluer à quelle distance il est sage de faire demi tour pour revenir au décollage à hauteur du décollage.

  1. Raccrocher le relier et cheminer son long
  2. Reprendre du gaz
  3. Transiter dans la vallée pour un deuxième essai de finesse
  4. Revenir vers le décollage et poser sur l’atterrissage officiel

 « Une bataille avec l’environnement et soit même »

Les conclusions de cette première journée sont nombreuses et plutôt positives. Nous effectuons tous les 6 premières étapes, néanmoins l’extraction fût difficile pour certain d’entre nous. Imaginez-vous entrain de batailler au raz des arbres alors qu’en radio vous entendez depuis 20 minutes « ouais super, maintenant tu peux transiter si tu es à hauteur des crêtes ». C’est une bataille avec l’environnement et soit même. Quand l’attérro nous fait de l’œil, il faut tenir bon. Nous tenons dans l’ensemble tous correctement nos ailes, malgré quelques flap jugés « normaux » par nos encadrant. Notre estimation de la finesse est assez approximatives, certains reviendront trop haut, d’autres trop justes pour remonter.

Pour clore la journée nous débrieferons en détail tous les points autour d’un verre avant de prendre la météo pour le lendemain.

Le lendemain nous reprenons la météo, les conditions semblent parfaites pour aller à cote2000. Nous entamons notre journée par une série d’exercice de pilotages nous permettant ainsi de baliser l’atterrissage. Une fois de plus, Lyon Parapente s’illustre par ses exercices de mauvaise qualité. Nous ne relèverons particulièrement une scène :

« Je te laisse faire une poignée témoin »

L’aile se ferme et commence à plonger

« Lâche tout, lâche tout ! »

Pour rappel, une poignée témoin consiste à prendre les deux commandes dans une main et venir toucher la commande du secours. Une mauvaise compréhension entre les deux interlocuteurs nous aura fait une petite frayeur.

Nous ne nous laissons pas entamé par le doute et la méfiance, nous attaquons le…

Deuxième grand vol

La première étape consiste à la préparation du plan de vol, l’étude des reliefs sur carte et en visuel et une réflexion sur le cheminement à prendre en fonction du vent et de la brise.

Trace 1

  1. Décoller et prendre du gaz
  2. Transiter vers les crêtes en retrait
  3. cheminer le long des crêtes en prenant suffisamment d’altitude pour ne pas être sous le vent du Cornafion
  4. Traverser le plateau du Cornafion pour longer les crêtes
  5. Traverser des crêtes vers le Ramet
  6. Attendre en dynamique aux ramets avant de prendre du gaz
  7. Rejoindre le mont Moucherotte
  8. Optionnel : faire un point en vallée avant de revenir
  9. Retour au Cornafion par les crêtes
  10. Transiter vers la vallée pour faire un essaie de finesse
  11. Retour au décollage du Belvédère
  12. Cheminer le long du relief
  13. Atterrissage à l’aigle

 « La pratique la plus engagée »

Nous atterrissons avec la banane après 2h de vol et un appel de la vessie. Le vol n’est pas des plus calmes et les plafonds sont importants. Isabelle fera un plaf à 3000m pendant que Philippe et moi-même tentons de boucler le plus rapidement possible. Choix nullement stratégique puisque la face d’attente en dynamique aux Ramet s’est révélée des plus difficiles.

 

Le débriefing se fera dans l’herbe, un demi à la main et sera très complet. Nos moniteurs nous demandent d’évaluer les conditions de vol entre 1 et 10 puis nous amènent à nous interroger sur le secours et d’évaluer dans une situation de 1 à 3 le temps disponible pour utiliser le secours.

  1. Je suis loin du relief et haut en altitude, j’ai le temps de gérer l’incident dans sa totalité avant de faire secours
  2. Je suis loin du relief, j’ai le temps de gérer un incident faible pouvant se remettre potentiellement très rapidement avant de tirer mon secours
  3. Je suis proche du relief, je n’ai pas le temps de gérer l’incident, en cas d’incident je tir directement le secours

Une notion difficile mais qu’il est pourtant indispensable d’évoquer car en effet, le cross est la pratique la plus engagée du parapente.

Nous parlons du mental en vol et de notre stress lorsque nous quittons le bocal. Etonnement, l’étape la plus traumatisante est de quitter le bocal. Une fois sortie, nous vivons le vol comme n’importe quel autre vol en profitant tout en conservant un œil vers les champs les plus accueillants.

Enfin nous abordons les flux d’air sur le relief, les zones sous le vent du thermique, des techniques pour enrouler le thermique. On nous précisera qu’il vaut mieux sortir au vent d’un thermique que sous le vent d’un thermique. Nous évoquerons le besoin de baliser la masse d’air quand nous avons assez d’hauteur pour trouver un meilleur endroit et voyager sereinement. Enfin nous parlerons de la main de dieu qui nous porte ainsi que des endroits ou il faut imaginer la masse d’air, se dire que ça va le faire, y aller, y croire et ça le fait.

 

Troisième grand vol

L’objectif était clair…

MB …décoller de Mont Lambert et aller jusqu’à Albertville, en fonction de la masse d’air nous envisagerons d’aller vers Annecy, faire le tour du lac et revenir. Je jubile, pouvoir aller jusqu’à Annecy et faire le tour du lac alors que je ne suis jamais allé voler là bas serait fantastique !

Malheureusement les conditions seront très mouvementés, pour ne pas dire dégueulasse voir dangereuses. Nous allons donc atterrir. Après un point météo et sur le vol nous nous dirigeons vers le Revard.

Nous terminerons tout de même en beauté puisqu’à défaut de faire le tour du lac nous irons tout de même le saluer.

Trace 2

En effet nous irons dans un premier temps à la croix du Nivolet puis nous voguerons jusqu’au Semnoz.

« Tout ce que vous avez fait, vous pouviez le faire sans nous. On ne vous a poussé que des portes »

 Les conditions n’étaient pas des plus faciles puisque le ciel sera couvert et le vent parfois capricieux nous freinera dans nos transitions. Mais nous avons tous bouclés, ou presque puisque certains n’aurons pas la finesse et se vacherons légèrement en amont de l’attéro officiel !

Bien que nos Simon et Paul, nos moniteurs, nous répéterons plusieurs fois que : « tout ce que vous avez fait, vous pouviez le faire sans nous. On ne vous a poussé que des portes » nous les remercions chaleureusement et insistons sur leur précieuse aide, leurs conseils et leur calme et clarté en vol.

Nous nous retrouvons pour débriefer ce dernier vol. Nous avons pu voler en escadrons lyonnais et avons pris beaucoup de plaisir. C’est le sourire aux lèvres que nous avons fini notre dernier cross avec les félicitations de nos moniteurs. Qui nous font remarquer que personne ne s’est intéressé à la distance parcourue ce qui était une réelle preuve de plaisir.

Conclusion

Pour conclure ce stage nous a permis de progresser dans notre pilotage, franchir le cap du bocal, approfondir notre étude de la météo, approfondir notre étude des cartes de relief, travailler le thermique, les transitions, tester la masse d’air, prendre beaucoup de plaisir…

Je terminerais avec LA citation du stage :

« Parfois il faut repérer un endroit, ce dire que ça va le faire, y aller, on voit que ça le fait et là, c’est magique »

Merci à notre organisatrice pour ce stage et un grand merci à l’école ALTO et son équipe qui nous ont permis de réaliser un stage très complet. Avec un accompagnement et des enseignements très riches par nos moniteurs de qualité (ils sont modestes, calmes, clairs et compétents !). Un réel plaisir en vol et lors du débriefing, d’autant plus que la météo était au rendez vous !

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