Ma première dune

C’est quoi la dune ? …se demandait Isa il y a un an… Pour connaître la réponse, c’est-à-dire, savoir vraiment qu’est-ce que c’est que la dune, on va sur l’article de Isa :

https://lyonparapente.fr/blog/2017/07/05/cest-quoi-la-dune-ou-la-petite-histoire-du-cru-2017-2/

Parce que là, moi, je vais pas raconter qu’est-ce que c’est la dune, ah non, pas du tout. Je vais détailler qu’est-ce que ça a était MA dune. Car chacun a la sienne. J’ai mon vélo, ma brosse à dents, mon mate, mon ukelele, mon colador, ma dune.

Tout d’abord ma dune c’était manger du sable. Heureusement qu’il est fin le sable à la dune, et qu’on le sent très peu entre les dents. Mais encore plus heureusement, il est brillant. Du coup quand tu te couches le soir sur le drap en papier, t’as une boule brillante dans ton estomac. C’est génial. Et Isa ne m’avait pas racontée ça.

Que des trucs bizarres j’ai expérimenté pendant une semaine. Faut pas oublier que à ma première perm, Thibault super passionné me montrait des vidéos spectaculaires de la Dune du Pyla, des parapentes heureux, de la brise laminaire sans cesse, des barbecues de bœuf… Un vrai prometteur. Je me voyais en l’air sur la mer. J’avais des super attentes…

Tout commence avec un très très agréable voyage vers les Landes de Gascogne avec une nouvelle rencontre, Eric ! J’ai adoré sa façon de parler, de regarder aux yeux quand il te parle et aussi son boulot atypique. Eric, notre premier maître, nous anticipait tout en douceur de quoi il allait s’agir cette dune. On arrive tous au camping, on traverse la forêt et op ! instantanément tout le monde disparaît, comme si le monstre du Loch Ness s’en était chargé de tous, SAUF de Lucas et moi. (Nessie, il aime pas le sang latin ? ou peut-être il est pas vacciné ?). Les SEULS débutants à la dune. Olivier, notre deuxième maître, a eu la très grande amabilité de nous introduire le site : vous voyez le déco là ? Alors, vous partez par le chemin de derrière et au bout de 20 minutes vous voyez la dune, vous traversez la wagga school (c’est quoi une wagga school ?) et vous vous battez contre la brise qui monte de la mer vers la dune, car le soleil chauffe la terre, c’est pas que le soleil chauffe l’air ah nooooonnn, enfin bref. Et juste au cas où, Oliv m’a gentiment prêté un accélérateur. On file vers la dune et là on découvre la mer, le bassin d’Arcachon, la forêt, les copains en l’air et finalement la grande dune. JE N’AVAIS JAMAIS DE MA VIE VU UN TRUC PAREIL. Trop beau, comment tout ce sable est arrivé là ?

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Et voilà on commence notre grande opération : monter l’aile sur la tête. Des heures de boulot et on arrive finalement à peine à contrôler la voile. Le prix ? des pieds crevés par les sandales qui faisaient du mal, le soleil qui nous a laissé roux comme Tof, des bleus partout bien évidemment et du sable jusqu’aux gencives. Mais, des énormes sourires et de la joie, trop contents, trop beau tout autour de nous. Quand on arrêtait un peu le gonflage, et on lâchait la concentration, on levait la tête : cette énorme accumulation de sable, étendu comme un désert, la mer super calme, les copains qui venaient nous faire coucou, tout le monde profitait, trop beau, trop génial.

Deuxième jour : les pieds crevés fois 2, encore plus roux (comme Tof quand il est né), plus de bleus, et la voile qui fait 18 kilos. J’en pouvais plus. Toute la joie se transforme en échec.

Lucas, j’arrête.

Je vais payer un moniteur qui me dise quoi faire.

J’arrive plus.

J’arrête le parapente.

J’arrête ma thèse.

J’arrête les voyages.

Je veux mes pieds sur terre, cinq enfants, trois chiens et un frigo qui fasse du café.

Alors, Lucas commence son travail psychopédagogique. Je reprends peu à peu. Et puis, beaucoup de maîtres qui ont laissé leur traces ce deuxième jour de ma dune : Philou : « vent fort, tu prends que les A de devant » aaaahhhhhhhh, Matt « contrôle le poids avec tes jambes » uuuuhhhhhhh, Thibault « alors pour dessabler ta voile…blablabla » oooohhhhhhhh.

Le troisième jour ça va, on est motivé, on croit qu’on commence à comprendre. Et c’est vrai, ça va mieux, je remonte la dune et je fais un petit vol jusqu’à la plage. Ça me plaît, j’aime bien la dune.

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Désormais mes souvenirs deviennent flous. Du coup je vais sûrement commence à mentir. Je me fais pas responsable de dommages.

Un peu de pluie s’il vous plaît !!!! Quand est-ce qu’on fait une pause ? Ça volait tout le temps !!!! Nos bleus faisaient du mal, donc on a décidé de ne pas aller à la dune cette quatrième matinée. La gloire. Du coup ça m’a permis de découvrir des copains. La musicalité de Julien et son laúd.

J’avoue que dans mon cœur je commençais à être impatiente. Lucas avait réussi à voler, j’étais la seule personne à la dune à ne pas avoir volé. On regarde les amis au déco, mon impatience augmente. Et d’ailleurs, comme c’était super beau ce qu’ils faisaient !! Je me souviens de la précision de Tof par exemple, c’était comme voir une pièce de danse. J’ai adoré de regarder les plus expérimentés faire des trucs jolis. Ça me faisait tellement plaisir.

Pour reprendre l’impatience de voler, l’aprèm on se rend à la dune et là à la wagga school (à ce stade de ma dune, je connaissais bien la wagga school) je gonfle je gonfle ça se passe bien je m’appuies sur la ventral j’ai mal mais j’ignore et op ! Je décolle. J’ai toujours la sensation belle belle de ce petit décollage qui m’a permis de faire des allers-retours sur la dune pendant une vingtaine de minutes. J’avais beaucoup travaillé sur les priorités, le fait d’être nombreux et tout ça. Donc, j’ai pu profiter même si j’étais très très concentrée pour pouvoir me caler entre les 50 autres voiles. Magnifique !!

En fait, j’aime bien la dune.

J’aime bien le parapente.

Il est beau le parapente.

Ce serait fou d’aller en Corse.

Ou à Iquique. Grand Tof et Clément nourrissaient ces idées avec leurs expériences.

J’aimerais venir à la dune l’année prochaine.

Je voudrais continuer ma thèse.

Et revenir à la dune l’année prochaine avec les amis du club.

La vie est belle.

Pour tout ce qui est les breuvages, on avait Philou et Seb qui s’en chargeaient de ne pas nous laisser souffrir de soif. A propos de Seb, il nous offrait aussi des sujets de conversation plus rocheux pour s’en passer un peu des avides discussions parapentistes. Les conversations qu’on partagait avec Aurélien par exemple qui a les mêmes types de questions que nous et qui sent toujours le goût à faire du gonflage sur la plage même après 1 heure de marche. D’autre côté on a Norbert, impossible de le convaincre de venir gonfler avec moi, mais avec qui on discute bien autours de mojitos et ti-punch de Philou et Seb. Voilà le cercle se referme toujours.

De Isa j’apprends la patience, la sérénité et l’attente du créneau adapté à mon niveau.

La méditation avec Matt m’ouvre des nouveaux questionnements.

Le tango tichodromique, émouvant.

Thibault, il n’y avait pas de bœuf, mais bon on a aimé quand même, il y avait le poisson apporté par Val qui pouvait pas croire qu’on choisisse des merguez à côté de la mer.

Oliv, l’accélérateur n’a pas eu une grosse utilisation mais il m’a ouvert les yeux à son importance. Et puis Philou m’a offert un plus tard =)).

No risk, no fun.

Un retour aussi étrange que tumultueux avec Clément.

Merci, j’ai adoré la dune, j’ai appris plein de trucs et j’ai fait des copains.

Et voilà ma dune est fini, mais je décolle chaque jour un peu dans mon cœur, sur ce sable doux et brillant en regardant la mer.